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AGPSY

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AGPSY - Association Grenobloise de Psychanalyse
agpsy38.spp@gmail.com / BP 424, 38018 Grenoble Cedex

Avant chaque participation : consulter les indications dans chaque rubrique (conférences, séminaires et groupes d´échange clinique)

L’Association Grenobloise de Psychanalyse (AGPSY), fondée au début des années 1980, regroupe des psychanalystes de la région grenobloise membres de la Société Psychanalytique de Paris et de l’Association Psychanalytique Internationale (API, fondé par Freud en 1910).

PROGRAMME 2023 - 2024
Invités : Sidney COHEN, Évelyne CHAUVET, Yves-Olivier CHATARD

Thème général : LA TRANSMISSION (suite)

La psychanalyse ne saurait être sans la transmission. Transmission double. D’abord celle qui concerne l’intrapsychique, c’est-à-dire les voies de passage entre instances ; et extrapsychique, qu’il convient de comprendre entre l’appareil psychique du sujet et l’autre, donc aussi entre générations. Ainsi, en psychanalyse, la transmission est-elle intra et inter.  Elle est aussi transmission d’une approche de l’être humain fondée sur les potentiels de croissance de la subjectivité à tout âge de la vie, et dans différents dispositifs, individuels, groupaux, institutionnels.  La dynamique inconsciente de la relation transférentielle en est le moteur.       

Intra, elle se fait d’un temps à un autre, entre le précoce, l’infantile et l’aujourd’hui, imprimant, dans son opération même, un processus de transformation.  Inter, elle s’opère entre un sujet et un autre sujet, de manière plus ou moins directe. Les émotions et les affects sont des voies privilégiées de transmissions en ligne directe. Lorsque le processus de transformation échoue, il laisse place à la répétition, à la confusion vectrices de symptomatologie dont l’étendue est large, depuis les troubles névrotiques jusqu’aux souffrances narcissiques-identitaires et  aux traumatismes générationnels.  La transmission suppose qu’il y ait un ordonnateur de celle-ci, qui vient préfigurer la fonction tierce, déjouer la confusion et organiser les espaces intrapsychiques et entre le sujet et ses objets.  

Transmission et intersubjectivité font donc cause commune. Pour que de l’intersubjectivité puisse exister, tout de celle-ci ne peut ni ne doit, être transmis. Cette transmission est, et restera à jamais lacunaire, elle implique le deuil ; et ce qui est transmis doit activer la potentialité existante, dans chaque futur sujet, de sa subjectivation. Le surmoi assure à la croisée de ces deux destins (intra et inter) la fonction d’une transmissibilité possible dont il restera et le reliquat et l’outil.

Sans transmission nos sociétés ne seraient qu’une collection d’objets sans âmes. Être sujet, c’est implicitement être « soumis » aux lois qui président à la transmission et qui sont inscrites dans son processus (transfert, liaison et symbolisation). La transmission est donc en prise directe avec la filiation et est constitutive de l’identité de chaque individu. Cependant, les travaux actuels en épigénétique indiquent que la transmission n’est pas le seul processus qui façonne la subjectivité, elle est « soumise », dans les processus qu’elle transmet à l’impact des environnements dans lesquels elle se développe. Nous retrouvons ainsi la dialectique processuelle « sujet vs objet » qui s’est développée depuis quelques décennies, particulièrement avec les travaux sur la périnatalité. 

Ces deux prochaines années nous poursuivrons donc notre réflexion en continuant d’interroger les réquisits de la transmission mais en envisageant aussi ce qui rend impossible celle-ci.

Pour poursuivre l´élaboratioin de ces questions nous recevrons en 2024 Sidney COHENÉvelyne CHAUVET et Yves-Olivier CHATARD qui nous accompagneront dans notre réflexion.

Marie-Aimée Hays et André Ciavaldini